top of page
  • Photo du rédacteurMaître Ladysinger OKERI PIEBI

La voix comme support didactique de pratique instrumentale au lycée (Approche Méthodologique)

II Approche méthodologique

II.1 Mode de collecte d’information

Une des caractéristiques fondamentales du plaidoyer est de partir de l'existant, accepté ou non, contesté ou non pour étayer ses propos et défendre un point de vue. La principale démarche méthodologique que nous avons adoptée est de partir des expériences antérieures afin d'exposer tous les avantages et inconvénients liés à notre approche et proposer une synthèse cohérente pour réussir l'expérience de l'enseignement/apprentissage de la musique au lycée, plus particulièrement, l’usage de la voix comme support didactique d’enseignement.

Pour cela,

· Nous avons fait des recherches sur Internet ;

· Nous avons eu des entretiens avec des personnes ressources, enseignants de musique au lycée, musiciens, vocalistes. Nous avons constitué un questionnaire à l’endroit d’un échantillon d’élèves de différents lycées.

II.1.1 questionnaire

Le suivant questionnaire a été soumis aux élèves constituant notre échantillon.

1. Aimez-vous la musique ?

2. La pratiquiez-vous avant de l’avoir choisi ?

3. Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir la musique comme discipline optionnelle ?

4. Votre cours de musique vous intéresse-t-il ?

5. Quel chapitre de votre programme préférez-vous ?

6. Etes-vous capable de lire correctement une partition ?

7. Avez-vous une flûte à bec ?

8. Votre enseignant de musique enseigne-t-il un autre instrument de musique que la flûte à bec?

9. Pratiquez-vous le chant ?

10. Etes-vous capable de solfier une partition sans l’aide de votre flûte ?

11. Si vous étiez l’enseignant comment conduiriez-vous votre cours de musique ?

12. Savez-vous que vous possédez un instrument naturel dont vous pouvez vous servir quand vous le désirez ?

13. Saviez-vous que la voix est un instrument de pratique musicale ?

14. Désirez-vous pratiquer le chant ?

15. Quel lien établissez-vous entre la flûte et la voix ?

16. Selon vous quels sont les limites de ces deux instruments ?

17. Si vous aviez le choix entre la flûte et la voix, choisiriez-vous la voix ?

18. Souhaiteriez-vous poursuivre vos études dans ce domaine ?

19. Que proposeriez-vous aux dirigeants gabonais en ce qui concerne l’enseignement/apprentissage de la musique au lycée ?

20. Quel conseil donneriez-vous aux élèves qui vous succèderont quant au choix de la musique comme matière optionnelle ?

Le questionnaire suivant a été soumis aux personnes ressources avec lesquelles nous avons eu des entretiens exploratoires.

1. Que pouvez-vous dire sur la voix humaine ?

2. Pourquoi la distingue-t-on des autres instruments ?

3. Selon vous, de la flûte et la voix quel instrument siérait le mieux pour installer des compétences aux élèves dans les lycées et collèges ?

4. Par rapport à votre expérience quel est la particularité de la voix?

5. Pensez-vous que la voix soit un instrument supérieur ?

6. De quels instruments jouez-vous ?

7. Si un choix vous était imposé quel instrument choisiriez-vous de garder précieusement ?

II.1.2 les entretiens exploratoires

Nous avons procédés à des entretiens exploratoires, avec des personnes ressources, plus précisément des grands chanteurs, vocalistes Gabonais, dont :

· Annie Flore BATCHELILYS

Artiste vocalitste, l’auteure, compositrice, guitariste (acoustique) et percussionniste à l’excellente voix, Annie Flore Batchiellilys, navigue entre afro-pop et afro-folk, adaptant les musiques du peuple Bapunu du Sud Gabon, comme le « mangoumbeu », l’« ikoku » et le « malumu » à base de sanza, de percussions et de guitare...

· Pierre Claver AKENDENGUE

Artiste musicien vocaliste gabonais. Diplômé du Petit Conservatoire de la chansonMireille[1] lui conseille d'écrire dans sa langue maternelle. Auteur/compositeur d’une vingtaine d’album en français et en langue du terroire.

· Naneth NKOGHE

Auteure, interprète, vocaliste, Nanette Pauline Nkoghé aka « Naneth » à la voix riche et claire, développe un style tiré des musiques traditionnelles gabonaises (« bwiti elongo », « ndjembet », « mbali ») et agrémentée de pop, soul, R&B, rap (hip hop) ou ragga.

· Mélina ONDJANI

Vocaliste, Auteur/Compositeur gabonaise, Melina Ondjani fait partie de ces artistes qui swinguent entre les genres musicaux et les époques. Riche de son expérience en France, au Gabon et aux Etats-Unis.


· Pr. Ludovic OBIANG

Titulaire d'un DEA de musicologie et d'un doctorat en théorie littéraire (Sorbonne nouvelle-Paris 4, 1999). Chercheur au CENAREST, Centre national de recherche scientifique et technologique de Libreville (en 1999). Chercheur à l’Institut de Recherches en Sciences Humaines (IRSH) ; Chargé de cours à l’Université Omar Bongo de Libreville (Département d’Anthropologie et de Lettres Modernes) ; Professeur invité à l’Université de Limoges.

II.2 Echantillon de l’enquête

Nous avons procédé à la sélection d’un échantillon pour l’enquête que nous menons. Nous avons essentiellement sélectionné des élèves de classe de terminale ayant choisi de pratiquer la musique comme matière optionnelle au baccalauréat 2015.

II.2.1 les différentes variables de l’échantillon

Notre échantillon est composé de deux cent cinquante (250) élèves de terminale dont cent vingt-cinq (150) du lycée français Blaise Pascal ; cent (100) du lycée Nelson Mandela et cent (100) du Lycée National Léon M’BA toutes séries confondues.

Nous avons choisi le lycée français Blaise Pascal, car le Gabon est un pays qui a pour modèle la France et le secteur éducatif musical est très développé. Nous avons sélectionné les lycées Nelson Mandela et Léon M’BA pour leur renommée d’excellence à travers le pays et même à l’extérieur. En outre le lycée Léon M’BA a été notre champ d’étude, notre laboratoire d’expérience pour nos travaux de mémoire.

II.2.2 Analyses et résultats de l’enquête

Enquête faite, voici l’analyse des résultats. Nous procéderons par échantillon.

Par rapport au questionnaire qui a été soumis à notre échantillon constitué exclusivement d’élèves de terminale nous avons remarqué une différence entre ceux du lycée Français et ceux de nos lycées publics, 210/250 sont favorables aux résultats attendus soit un pourcentage de 84%.

· Au niveau de l’appréciation du cours de musique et des enseignants

Les élèves trouvent le cours lourd et pas très attractif. Ils le trouvent quelconque et secondaire, les enseignants peu créatifs dans la transmission du savoir. Or, la musique est un art attachant et équilibrant, ils souhaiteraient donc qu’il soit plus innovant. Ils souhaiteraient plus de pratique que de théorie.

· Au niveau de la pratique exclusive de la flûte.

Les élèves trouvent intéressant de pratiquer la flûte, mais ils voudraient apprendre à jouer d’autres instruments, et souhaiteraient que l’Etat mette à leur disposition des salles de musique équipées pour tous ceux qui ne peuvent s’offrir des instruments.

· Au niveau de l’intégration de la voix et du chant

Les élèves aimeraient découvrir cet instrument dont 70% ignoraient les propriétés. Ce serait selon eux plus attractif et plus pratique d’utiliser la voix comme support didactique fondamental. Le chant est selon eux est la manifestation de l’acquisition des savoirs car le but est de lire et écrire la musique. 243/250 soit 97,2% choisiraient la voix si le choix leur était imposé et aimeraient chanter au baccalauréat plutôt que de jouer seulement de la flûte à bec.

Pour les élèves du lycée français Blaise Pascal le cas est tout autre car de la 6ème en 3ème ils font la musique comme matière optionnelle, à partir de la seconde ils se spécialisent et passe la musique au baccalauréat comme matière titulaire. Ils apprécient le cours de musique et le trouvent important d’où leur choix de spécialisation dès la classe de 2nde ; avant de jouer de leur instruments ils solfient d’abord les partitions et ils ont des cours de chants ; les épreuves au bac sont aussi bien écrits que pratiques et ils peuvent utiliser la voix

Les entretiens exploratoires ont été fructueux et ont démontré que la voix est un instrument supérieur et bon à utiliser dans l’enseignement/apprentissage au lycée.

Mélina ONDJANI pense que « la voix est un instrument de musique quand elle participe à créer une mélodie, c’est un instrument supérieur car il n’est pas créé par la main de l’Homme. Naturellement, on ne peut pas lui donner une forme particulière pour produire un son précis, c’est le moyen par lequel je m’exprime le mieux »


Naneth NKOGHE pense que « la voix est le prolongement et la concrétisation de la pensée et des intentions sur le plan sonore. La voix chantée est la manifestation du concept de l’esthétique par le biais du son, elle comprend tous les critères de descriptions d’un instrument : cordes, caisse de résonnance. Elle présente un certain nombre d’avantages à la différence des autres instruments ; c’est un instrument incorporé au corps humain qui n’exige aucune fabrication mais un travail de forge et de suivi. Elle s’adapte parfaitement aux émotions. Ma voix me permet de faire plus que chanter sur scène, elle m’est plus fidèle que le balafon, elle traduit ma pensée avec des mots et avec esthétique de façon simultanée. Chaque poussée est une création fidèle à ma vision du beau sonore »

A la lumière de ces mots d’artistes vocalistes on peut bien se rendre compte la voix est un instrument exceptionnel. Ces arguments d’autorité participent à asseoir l’hypothèse selon laquelle il est possible et plus facile d'enseigner et de transmettre le savoir aux apprenants en se servant de la voix qu’on transporte sur nous plutôt que de le faire exclusivement avec la flûte à bec.

[1] Professeur de chant au conservatoire à cette époque Extrait de mon mémoire.

7 vues0 commentaire

Комментарии


Post: Blog2_Post
bottom of page